Laurent Pichaud – artiste associé

… en jumelle, un projet pour communes et paysages jumelés
Laurent Pichaud est un artiste de terrain. Il crée des projets dits « art et vie » qui revendiquent une multitude d’approches de créativité propres à répondre à des contextes de vie quotidienne et qui se déploient sur des questions sociétales développées de manière locale dans des territoires partenaires.
Dans la foulée de la création en juin 2019 durant le Festival Uzès danse, le projet … en jumelle se construit sur les deux prochaines années en collaboration étroite avec le CCN2 pour une pensée du territoire élargie et s’invente à partir d’une typologie : le jumelage entre les villes.
À partir d’une question première – quelle place laissons-nous à l’Autre, à l’Ailleurs, au Lointain, dans notre quotidien ? Où est l’Autre, l’Ailleurs, le Lointain, en nous ? – le projet … en jumelle s’invente dans une pratique du « local ». À l’écoute des réalités des habitant.e.s dans un territoire donné – représenté par des élus locaux, des groupes de personnes constitués, ou avec des habitant.e.s volontaires – l’équipe artistique s’investit dans un principe de résidence à partir d’un cadre artistique co-inventé avec les participant.e.s du projet.
… en jumelle est un projet transdisciplinaire qui cherche à inventer, à chaque occurence, des formats d’adresse publique propre à chaque jumelage investi. Si la base de réflexion provient de questions chorégraphiques – quel corps sensible inventons- nous quotidiennement ? – les résolutions et formats artistiques de partage public peuvent explorer :
- une multitude de langages d’écritures : performance, spectacle, carnaval, exposition, geste littéraire, cirque fait-maison, travail plastique, chant, graphisme, street art, agit-prop…
- une multitude de lieux : espaces publics (rue, jardin, forêt), espaces culturels (théâtre, école, musée), lieux patrimoniaux locaux, espaces symboliques (monuments historiques, salles de Mairie).
… en jumelle est un projet d’expérimentation et d’exploration : la typologie des villes jumelées est une typologie politique et culturelle très chargée symboliquement, inventée dans la foulée de la seconde guerre mondiale afin de reconstruire une paix durable en Europe. Pourtant, cette typologie est assez délaissée dans les pratiques. … en jumelle tente donc d’interroger cette charge symbolique, imaginaire, forte et de l’incarner à partir de nos conditions de citoyens-artistes.
En 2020, avec le CCN2, … en jumelle se développe sur différents terrains :
- en paysage montagneux, dans le Massif de la Chartreuse,
- avec un groupe d’habitants de la ville de Pont-de-Claix,
- dans un espace pédagogique en partenariat avec les étudiants de la section mode et design du Lycée Argouges.
Le Sappey à la jumelle, une résidence en Chartreuse – juillet 2021
Pour ce projet dans le Massif de la Chartreuse, Laurent Pichaud et ses collaborateurs élaborent un audio-guide pour marcheurs. À partir de la notion de paysage sonore et d’hors-champ, cette randonnée sera un espace-temps d’expériences sensibles et d’expérimentations sur la manière dont les sons proposent une extension de son espace corporel proche : rumeurs de la vallée, lointains en hauteur, échos, sons de la nature invisible seront ainsi stimulés et utilisés comme outils d’expérience.
Lancement le 3 juillet 2021 au Sappey-en-Chartreuse.
Projet en partenariat avec les étudiants du DNMADE 2 mode, innovation corps et mouvement, DNMADE 2 graphisme multisupport et BTS 2 design graphique du Lycée Argouges de Grenoble, les enseignants coordinateurs du projet Jerome Bedelet et Dorine Rambur et le soutien de Noémie Kukielczynski, Chantal Boy, Audrey Balland, Julia Gonnet, Philippe Gondeau.
Vous pouvez télécharger l’application nécessaire à la randonnée sur Google Play ou sur l’App Store.


LES BLASONS JUMELÉS
Une performance de Laurent Pichaud
avec les étudiants du diplôme national des métiers des arts et du design du lycée Argouges de Grenoble
7 octobre 2020
Des costumes en papier Blasons jumelés ont été créés et portés par des étudiants du lycée Argouges de Grenoble au cœur d’une performance au CCN2.
Pour débuter la saison, Laurent Pichaud et Adeline Anobile ont mené une résidence de création au sein du Lycée Argouges avec la classe de 2ème année du DNMADE (diplôme national des métiers des arts et du design) associée aux élèves de la section BTS design graphique. Ainsi, les étudiants ont conçu et créé des costumes de papier à partir d’un amalgame de blasons d’ici et d’ailleurs. Lors de cette soirée, ils ont présenté leurs oeuvres ainsi que le processus de recherche et de fabrication qu’ils ont traversé au cours de cette création partagée.
Avec les étudiants du DNMADE 2 mode, innovation corps et mouvement, DNMADE 2 graphisme multisupport et BTS 2 design graphique du Lycée Argouges de Grenoble Sami Abouassam, Léa Agrinier, Estelle Baierl, Anaëlle Bernard, Lucas Blanc, Selena Boisjoly, Sara Bouffé, Nina Cavrier, Anna Cazzola, Khaola Chabaki, Laura Chiron, Maxence Cintas, Emma De Korsac, Emma Djebar, Sarah Douaut, Camille Fedon, Samuel Fouillat, Emy Gouttry, Léa Guelaud, Solène Guignard, Kamil Hamida, Humbert Héloïse, Flore Jang, Malou Labrosse, Arthur Lirante, Coline Nouailhat, Laurie Paul-Montillier, Hugo Pizzolato, Antoine Potus, Julie Rebella, Emilie Savary, Thibault Vibert. Et avec les enseignants coordinateurs du projet Jerome Bedelet et Dorine Rambur et le soutien de Noémie Kukielczynski, Chantal Boy, Audrey Balland, Julia Gonnet, Philippe Gondeau.


Laurent Pichaud, chorégraphe
Laurent Pichaud est chorégraphe de l’association x-sud, renommée en 2018 : x-sud art/site, depuis sa première pièce en 1996.
Depuis une quinzaine d’année et sa première pièce conçue hors théâtre : lande part, 2001, ses créations et recherches s’intéressent à inscrire un geste chorégraphique dans des espaces et contextes non spécifiquement artistiques – projets de territoire pour ou avec des habitants (ex : mon nom des habitants 2014 • 2018 autour de la question des monuments aux morts), projets in situ, chorégraphies situées (ex : de terrain, pièce pour gymnase avec un groupe de migrants et habitants de la ville de Nyon en Suisse, et L’usage du monde – le dehors avec deux jeunes migrants afghans, 2016) – qui lui permettent de redéployer sa place d’artiste dans la société à travers des questions sociétales, tout en inscrivant ses gestes chorégraphiques dans des domaines et des champs de pratiques extra-chorégraphiques (terrains anthropologiques, recherche universitaire, champ pédagogique, etc.)
Cette tension avec le site et les méthodologies découvertes par la pratique de la recherche chorégraphique appuient et élargissent ses gestes chorégraphiques sur une question clé : en quoi les savoirs issus de la danse et de la chorégraphie peuvent nourrir des champs sociaux, sociétaux, politiques qui ne sont pas habitués à penser ou utiliser la danse comme une pratique civique.
La place du corps sensible, l’usage des processus expérimentaux au sein de communautés, les formats d’adresse aux spectateurs tournés vers d’autres publics, etc. sont devenus ainsi une matrice et un contenant pour faire rencontrer et expérimenter la danse dans des contextes nouveaux avec des partenaires nouveaux : élus, étudiants d’école d’art, publics isolés…
Parallèlement, un compagnonnage auprès de différents autres chorégraphes, en particulier la chorégraphe américaine Deborah Hay, lui ont ouvert les portes de la recherche à travers une réflexion sur la manière dont l’écriture textuelle pouvait être partie prenante du processus chorégraphique. Il a ainsi mené un travail de recherche-traduction qui a abouti à la traduction augmentée d’un livre de cette chorégraphe: Mon corps, ce bouddhiste, Collection La Manufacture, Les Presses du Réel, 2017.
Ces pratiques chorégraphiques élargies lui ont aussi permis de maintenir une pluri-activité d’interprète, de chorégraphe, de pédagogue et maintenant de chercheur universitaire (en 2018, il s’inscrit ainsi dans une thèse création au département Danse de l’université Paris 8 où il est par ailleurs artiste chercheur associé jusqu’en 2021). Ces champs d’application des savoirs chorégraphiques interrogés à même les contextes de leur production sont en effet tout autant un terreau pour ses créations qu’un espace de partage public à même d’épanouir sa démarche artistique. Ils lui offrent l’opportunité d’expérimenter des formats de partage publics variés, chaque recherche pouvant s’éprouver dans des formats divers: temps spectaculaires et performatifs, conférences performées, écrits (documentation artistique, articles, traductions, livres…).
Conseil de lecture pour en savoir plus sur Laurent Pichaud et sa démarche artistique : Composer en danse, de Yvane Chapuis, Myriam Gourfink, Julie Perrin, éditions Les presses du réel, collection Nouvelles Scènes / La Manufacture.
saison 2019-2020
L’ARRÊT SUR IMAGE
DE LAURENT PICHAUD
Pour inaugurer nos prochaines années de travail ensemble, Laurent Pichaud nous invite à une conférence performée qui dévoilera les principes créatifs de sa démarche et les différents rendez-vous artistiques de la saison à venir.
- Mardi 28 janvier 2020 à 19h
- Gratuit, tout public